Fouilles archéologiques réalisées par l’Inrap sur le site Lafarge Granulats d’Hermé (dép. Seine-et-Marne) : les nouvelles découvertes éclairent 5 000 ans d’occupation humaine en vallée de la Bassée
L’Inrap a mené de mai à août 2025 trois chantiers de fouilles préventives sur la carrière Lafarge Granulats d’Hermé (Seine-et-Marne), au lieu-dit Les Pièces de la Motte. Réalisées sur prescription de l’État (Drac Île-de-France) à l’issue des diagnostics réalisés en 2013 et 2016, ces opérations révèlent plusieurs occupations humaines s’étageant du Néolithique à l’Antiquité. Autant de traces qui offrent un éclairage précieux sur l’évolution de l’occupation rurale dans la vallée de la Bassée pendant 5 000 ans.
Près de 30 fouilles archéologiques ont lieu chaque année sur les sites Lafarge en France. Intégralement financées par l'entreprise, elles contribuent à une meilleure compréhension des environnements du passé et à sa diffusion auprès du grand public.
Premières traces de vie au Néolithique (5800 - 2500 av.J-C.)
Plusieurs sépultures, dans lesquelles l’individu est en position fœtale, ont été mises au jour. Elles sont datées du Néolithique moyen II (4800 à 3500 av. J-C.). Deux d’entre elles ont livré du mobilier céramique, dont un vase. Le mobilier permet de rattacher ces sépultures à deux traditions culturelles distinctes, dites de Noyen et de Balloy. Les sépultures du groupe de Noyen sont rares, elles ne comptent que deux autres occurrences dans la région, tandis que celles du groupe de Balloy trouvent des parallèles à Châtenay-sur-Seine, Marolles-sur-Seine et Grisy-sur-Seine.
L’importance des sépultures découvertes à Hermé, rares et isolées, s’inscrit pleinement dans les questionnements actuels sur l’hypothèse d’un Néolithique moyen III, période de transition encore mal définie, et potentiellement représentée ici.
Par ailleurs, deux enclos accolés dans une configuration originale, ont été intégralement fouillés. Le premier, de forme triangulaire aux angles arrondis, s'emboîte contre un second enclos ovale, volontairement non fermé. De nombreuses structures en creux – fossés, fosses, trous de poteau – ont également été mises au jour aux abords immédiats des enclos. L’absence de mobilier rend difficile l’attribution chronologique et fonctionnelle de ces fossés et suggère un site autre que domestique. Il pourrait être lié aux activités agraires ou cynégétiques (qui concerne la chasse).
Une nécropole à incinération de l’âge du Bronze final (1400 - 800 av. J-C.)
La Protohistoire est représentée par une petite nécropole à incinération datée du Bronze final (vers 1150 avant J.-C.). Huit sépultures à crémation ont été trouvées, dont trois relativement bien conservées. Deux chambres funéraires ont été identifiées, probablement dotées à l’origine d’un coffrage central. L’une des sépultures a livré trois vases d’accompagnement en très bon état de conservation.
Un double enclos circulaire, probablement d’environ 12 mètres de diamètre a également été fouillé. Des fosses d’ancrage de poteaux régulièrement disposées sur le pourtour de l’enclos laissent supposer la présence d’une couverture. Une entrée a pu être localisée.
L’organisation du site suggère un espace funéraire qui a pu accueillir plusieurs dizaines de tombes. La fouille vise à en préciser la structuration, la chronologie, les usages et à réinscrire cet ensemble dans la dynamique de peuplement de la vallée à la fin de l’âge du Bronze.
Une occupation rurale gallo-romaine (Ier av. J-C. - Vème siècle)
Les vestiges les plus importants concernent deux occupations antiques sur une emprise de près de 2 ha, dont la fouille a débuté en mai 2025.
Une des deux occupations enserre un bâtiment sur trous de poteau, plusieurs fosses et deux puits. Le mobilier céramique découvert dans le fossé suggère une occupation datant des premières années de notre ère.
L’autre, à proximité immédiate, est un enclos trapézoïdal abritant plusieurs bâtiments, des puits, des palissades et des cellules matérialisées par des fossés. Ces derniers éléments laissent penser que le site était en grande partie dévolu à la gestion de cheptels : tonte, agnelage, traite, etc. Le mobilier, des Ier et IIe siècles après J.-C., comprend des monnaies en bronze, des fibules, une épingle en os, un fragment de boucle d’oreille en argent, des clous de chaussures et une grande quantité de tessons.
A propos de L’Inrap
L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire et réalise chaque année quelque 1 800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifiques des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.
A propos de la DRAC Île-de-France
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